Blanchiment d’argent : Le Nigéria sort du collimateur du GAFI
A l’issue de la dernière plénière du Groupe d’action financière (GAFI), le Nigéria est sorti du club des Etats dont les mécanismes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme sont défectueux. Ce qui constitue une bonne nouvelle pour Abuja. GAFI a décidé de sortir l’Etat le plus peuplé d’Afrique de sa « liste des pays identifiés comme présentant des lacunes importantes dans leurs systèmes de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ».
A noter que cette structure, qui réunit, en son sein, différents gouvernements, n’a pour vocation que de combattre ces deux fléaux. Ainsi, le fait qu’il confirme les progrès réalisés par le Nigéria en la matière, ne peut qu’être satisfaisant pour ce pays.
Mais, tout ne s’est pas fait du jour au lendemain. Abuja a, entre autres, commencé par mettre en place, en 2003, une Commission en charge des Crimes économiques et financiers (EFCC). Deux ans plus tard, son Unité de renseignement financier (NFIU) a vu le jour. Malgré tout cela, le Nigéria ne satisfaisait entièrement que 3 des 16 recommandations du GAFI jusqu’en 2008.C’est alors qu’il a pris des décisions en adhérant, notamment, à différentes résolutions onusiennes et lois portant sur le blanchiment de capitaux et/ou le financement du terrorisme. Le Terrorism Prevention Act, loi promulguée en février dernier par le président nigérian, est la plus récente de ces réformes.
A présent, le Nigéria est émancipé de la procédure de suivi du GAFI, qui est une étape de sa démarche de conformité. Toutefois,son gouvernement devra collaborer avec une autre structure similaire mais régionale, le GIABA (Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest). Cette mesure entre dans le cadre de la préparation de son rapport d’évaluation mutuelle.