Tchad : La presse de l’opposition devant la justice
Des mois après la condamnation de trois journalistes accusés d’un complot présumé contre le régime de N’Djamena, c’est au tour du directeur de publication de l’hebdomadaire tchadien « l’Observateur » de rendre compte de ses récentes publications devant la justice tchadienne.
Convoqué par la police judiciaire, ce dernier a été placé en garde à vue lundi pour des motifs non encore clairement élucidés. Pour l’heure, quelques témoignages recueillis rapportent que cette disposition prise par le ministère public se justifierait par un article publié par cet hebdomadaire, le mercredi 9 octobre dernier. Celui-ci mettait en lumière une mutinerie de soldats dans l’extrême nord du pays, précisément dans la circonscription de Bardai. Cette publication aurait embarrassé le régime.
Quoiqu’il en soit, ceci n’est pas une première au Tchad. Au mois d’août dernier, des hommes de medias ont été arrêtés, jugés et condamnés pour des raisons qui ,jusqu’à présent, n’ont pu être nettement clarifiées. Qu’il s’agisse de diffamation ou de complot d’atteinte à l’ordre public, ou encore d’incitation à la haine et au soulèvement populaire .Toujours est-il que des preuves concrètes ne sont pas apportées par les pouvoirs publics dont l’action est perçue par beaucoup de Tchadiens comme arbitraire.
A titre d’exemple, deux prévenus dont un journaliste, et un bloggueur, condamnés depuis le 19 août, ne font que contester les faits qui leur sont reprochés .Mais en vain. Un autre se trouve depuis le 7 mai 2013 derrière les barreaux pour le seul motif d’avoir écrit de nombreux articles critiquant le régime de N’Djamena.
En somme, les libertés de presse et d’expression sont fortement réprimées au Tchad, surtout si celles-ci s’inscrivent dans une logique de dénonciation de la politique du régime.