Libye : Manque d’autorité de l’Etat
Le Premier ministre libyen Ali Zeidan a été enlevé jeudi pendant quelques heures par des hommes armés.Il accuse un groupe politique d’avoir organisé cet enlèvement et la Libye appelle ses alliés occidentaux à l’aider le pays à faire face à ses problèmes sécuritaires.
Un groupe d’anciens rebelles affirmant agir sur ordre du parquet, ont enlevé pendant quelques heures le Premier ministre libyen dans son hôtel à Tripoli où il résidait depuis plusieurs mois pour des raisons de sécurité.Il a discuté avec ses ravisseurs de la question de la capture d’Abou al-Libi, un chef présumé d’Al-Qaïda, le weekend dernier par un commando américain à Tripoli.
Dans ses déclarations à la presse après sa libération, le Premier ministre libyen a affirmé, sans le nommer, que c’est un parti politique dont le but est la destitution du gouvernement par tous les moyens qui aurait orchestré le rapt.Le secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen a appelé les autorités libyennes à régler cette question avec raison et sagesse.
En l’absence d’une réelle armée nationale, les nombreux et puissants groupes armés, placés en principe sous les ordres des autorités libyennes, refusent de déposer les armes. Disposant d’un important arsenal militaire depuis le conflit de 2011, ils ont pour mission de contrôler les frontières, les prisons et les installations stratégiques du pays. Beaucoup d’entre eux se livrent à la contrebande et au racket dans une totale impunité.
La situation est explosive puisqu’en plus de manque de contrôle de l’Etat libyen sur eux, les groupes armés libyens ont des idéologies et des motivations diverses. Avec en plus ,le caractère tribal de la société libyenne, les risques d’une guerre civile meurtrière sont considérables.
La Libye a adressé en mai dernier une demande d’aide à l’OTAN pour l’amélioration de son département de sécurité. Cette assistance qui nécessiterait un concours des organisations internationales est en cours d’étude.