Tchad : Pas question de déstabiliser sa frontière
En proie au chaos depuis la chute du président François Bozizé, la Centrafrique fait l’objet d’attention particulière de la part du Tchad. Estimant que la situation qui y prévaut, représente une menace terroriste à ses frontières, celui-ci tente le tout pour éviter les tentatives de déstabilisation.
Sur le terrain, N’Djamena imposerait sa loi au nouveau Président centrafricain qui, selon des sources diplomatiques et militaires, ne serait arrivé au pouvoir sans l’aide de son voisin tchadien. Cette politique d’intervention directe tire son essence de l’incapacité de l’ex-président centrafricain à garantir la stabilité de la frontière qui unit les deux Etats.
Ainsi, la question sécuritaire en République centrafricaine est un enjeu majeur pour lequel le Tchad a plaidé aussi bien en marge de l’investiture du Président malien que lors de la tenue de la 68ème Assemblée générale afin que la Communauté internationale s’y penche pour la résoudre définitivement. Selon le président de la République du Tchad, il ne faut pas croire qu’après le coup réussi au Mali, les groupes jihadistes n’intenteront aucune action allant dans le sens du terrorisme . Bien au contraire, ils ne se lasseront pas et le contexte actuel de la Centrafrique est propice à leur implantation et au déroulement de leurs activités.
Par ailleurs, le dossier centrafricain suscite un intérêt pressant à N’Djamena en raison de l’instabilité qui règne dans la majorité des Etats des Grands Lacs et surtout de l’Afrique centrale. Autrement dit, le Tchad est, du fait de sa stabilité, le mieux indiqué pour la situation.
En résumé, tout en plaidant pour une interaction entre les Etats situés de part et d’autre du Sahara et pour une meilleure gestion des crises sous-régionales, le Tchad a mis en lumière l’un des points clés de sa politique intérieur et extérieur, à savoir la question sécuritaire.