Afrique centrale : à quand la bourse régionale ?
Après de longues tractations, la fusion entre les deux bourses d’Afrique Centrale a été entérinée par les présidents des pays de la zone depuis janvier 2010. Pourtant, le rapprochement entre le Douala Stock Exchange (DSX) au Cameroun et la Bourse des Valeurs Mobilières d’Afrique Centrale (BVMAC) à Libreville, synonyme d’un nouveau départ pour la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), n’est pas, jusqu’ à ce jour, chose faite.
Depuis les décisions prises par les chefs d’Etat, les régulateurs des deux places financières devaient se concerter pour établir un itinéraire commun vers la fusion; mais, rien n’a été fait dans ce sens, les camerounais brandissant comme excuses des aléas d’agenda, apprend-t-on du côté de la Cosumaf (Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale), l’autorité de régulation habilitée à suivre cette démarche. En réalité, la partie camerounaise traînerait les pas à cause de l’emplacement de la bourse régionale. La DSX ayant démarré ses activités avant la BVMAC et le Cameroun jouissant d’une économie plus dynamique que celle du Gabon, certains observateurs pensent que ce dernier pays n’est pas aussi à même d’accueillir la future place financière que son partenaire. Afin de surmonter cette ambigüité, le consensus avec stricte séparation des attributions semble être la meilleure solution : il s’agira de mettre en place une structure qui dirigera à la fois les deux bourses, la BVMAC, s’occupant exclusivement du marché obligataire tandis que celui des actions ne sera que du ressort de la DSX.
Dans l’atteinte de ses objectifs, la Cosumaf peut compter sur le soutien de la BAD, le FMI et la Banque Mondiale. Grâce au concours de ces parrains, une expertise promouvant le rapprochement entre les places en démontrant ses avantages (bénéfices des économies d’échelle pour la Cémac réduisant les coûts d’accès aux ressources financières) et en en établissant les préalables sera incessamment entamée. Les mêmes institutions financent diverses actions (sensibilisation, formations, …) qui vont dans le sens de l’avancement du projet de fusion (1,5 millions d’euros mis à disposition par la BM pendant la période 2010-2012).