Soudan : Les violences continuent
Le Soudan est pris dans une nouvelle spirale de violence depuis la hausse du prix des carburants. Cette dernière est due à la suppression des subventions sur les carburants depuis une semaine. La conséquence directe de cette suppression a doublé les prix à la pompe et la réaction populaire ne s’est pas fait attendre.
Pour maîtriser la situation, les autorités ont réagi avec beaucoup d’ardeur en envoyant les forces de l’ordre, ce qui n’a fait qu’accroître le niveau de violence, causant ainsi la mort de dizaines de manifestants. Officiellement, il n’y en aurait que 33 mais les contestataires déclarent 50 morts. Soucieux de trouver une solution alternative plutôt que de reculer sur la question des subventions, le gouvernement a promis de revoir à la hausse les salaires, en commençant par le salaire minimum.Mais cela n’a pas suffi à calmer la colère de la population. Aussi, les acteurs politiques de l’opposition ont saisi l’occasion pour demander carrément la démission du chef de l’Etat, Omar El Bachir.
Les manifestations s’intensifient et la répression continue. Les autorités ont pris des mesures draconiennes contre les médias pour éviter l’effet boule de neige à l’instar des printemps arabes. Internet a été suspendu et les chaines internationales n’émettent plus.
Cette politique de réorientation des fonds de subvention aux carburants a toujours été encouragée par les institutions de Bretton Wood. Ces dernières semblent ne pas avoir évalué pertinemment les risques d’embrasements des pays où le pouvoir d’achat de la population reste faible.
Le gouvernement soudanais refuse d’annuler ces augmentations ce qui pourrait être perçu par les manifestants comme un aveu de faiblesse et donc fragiliser l’autorité de l’Etat.
Au fil de ces événements sanglants, les revendications des manifestants pourraient se multiplier et bientôt se cristalliser sur d’autres visées que les simples augmentations du prix des carburants.