L’Afrique a l’orée de nouvelles émeutes de la faim ?
Actuellement, le Maghreb a réussi à voler la vedette à la crise ivoirienne. La Tunisie était la première à entrer, mi-décembre, en scène avec des soulèvements populaires contre la cherté de la vie, lesquels continuent jusqu’aujourd’hui. Ensuite, à l’Algérie de l’imiter, début janvier, enragée par la hausse des produits de première nécessité, notamment le sucre et l’huile. En effet, les prix des aliments ont connu une flambée depuis près d’un semestre. Tout cela, au détriment des pays en voie de développement, lesquels sont vite essoufflés, faute de sous, dans cette course effrénée à la sécurité alimentaire. Cette réalité ne pouvait qu’alarmer la FAO, laquelle a confirmé la tendance actuelle en révélant la semaine dernière son indice mensuel. Cette jauge permettant d’estimer les variations de prix d’un panier constitué de viandes, sucres, céréales, produits laitiers et oléagineux a bondi de 206,0 points en Novembre contre 214 ,7 points le mois dernier, battant son record de Juin 2008 (213,5 points), lequel a occasionné, à l’époque, des émeutes de la faim dans une trentaine de pays, en majorité, africains.
Selon une déclaration de la FAO transmise à Reuters, les variations observées seraient dues aux aléas météorologiques. Et, apparemment, le monde n’est pas encore sorti de l’auberge, à en croire les propos de Abdolreza Abbassian, économiste de la FAO: « les prix peuvent encore beaucoup augmenter pour plusieurs raisons : si le temps sec en Argentine se transforme en sécheresse comme cela semble être le cas, si nous commençons à rencontrer des problèmes avec les dégâts hivernaux pour la récolte du blé dans l’hémisphère Nord ». Mais, selon la même source, la situation alimentaire mondiale actuelle ne réunit pas encore tous les facteurs de 2008, fort heureusement pour les pays en voie de développement en général et l’Afrique en particulier. Néanmoins, en cas d’une éventuelle non amélioration du climat en 2011 et à cause de la hausse des cours de pétrole en 2010 suite à la reprise mondiale, des mesures de précaution comme le stockage ou l’augmentation de la production des denrées alimentaires doivent être prises.