Elections législatives en Guinée : la CENI non fiable pour l’opposition
Dans une dizaine de jours se tiendront les élections législatives tant attendues en Guinée. Un dernier virage tendu entre la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et l’opposition, qui ne cesse de dénoncer des irrégularités sur le fichier électoral.
Ce scrutin est prévu pour le 24 septembre. Pourtant proche, cette échéance semble éloignée tant la route qui y mène est périlleuse. En fait, l’opposition veut contrôler la conformité du fichier électoral. Pour ce faire, la CENI doit afficher, de nouveau, ses listes dans les différents bureaux de vote. Cela permettra, par exemple, à Cellou Dalein Diallo de l’UFDG, candidat malheureux au second tour de la présidentielle de 2010, d’être fixé sur le nombre de bureaux de votes. En effet, l’ancien Premier ministre dit avoir constaté une augmentation de ces bureaux dans toutes les régions du pays en Moyenne-Guinée, son bastion. Et à l’opposant d’ajouter que cette hausse est particulièrement marquée en Haute-Guinée, fief du chef d’Etat Alpha Condé. En réponse, la CENI a lié la montée du nombre d’électeurs en Haute Guinée à l’immigration économique interne. Par ailleurs, cette institution a affirmé avoir regroupé des bureaux de votes dans certaines régions.
Quoi qu’il en soit, la CENI n’est pas du tout disposée à satisfaire les exigences de l’opposition, faute de temps : afficher de nouvelles listes nécessiterait 2 semaines au minimum, selon ses estimations. Un prétexte pour son interlocuteur, qui semble peu gêné à l’idée d’un nouveau report des législatives. En tout cas, si l’opposition n’obtenait pas gain de cause, elle pourrait descendre dans la rue d’ici la fin de la semaine.