la Côte d’Ivoire demande une faveur à la France
Le président ivoirien Alassane Ouattara s’est envolé pour Nice à l’occasion des jeux de la Francophonie, voyage duquel il a profité pour s’entretenir avec son homologue français François Hollande à propos de la dette ivoirienne envers l’Hexagone et de son annulation.
2,9 milliards d’euros (3,9 milliards de dollars), tel est le montant de la dette de la Côte d’Ivoire envers la France, son premier créancier. Un fardeau dont le chef d’Etat ivoirien voudrait bien se débarrasser. C’est pourquoi il n’y est pas allé par 4 chemins en demandant au président français l’annulation pure et simple de cette créance. « Nous sommes actuellement obligés de faire un certain nombre de concessions au lieu d’investir dans les secteurs que nous jugeons prioritaires », a expliqué le ministre ivoirien de la Communication, Bruno Koné. Ainsi, une fois cette dette annulée, le pays ouest-africain pourra mieux se concentrer sur sa politique de développement.
Dans ce genre de cas, la France a pour habitude de transformer une dette en contrat de désendettement et de développement (C2D). Dans ce cas, c’est donc tout à fait possible dans le cadre d’un accord bilatéral. Pour l’heure, les deux parties sont liées par un accord de conversion. Selon celui-ci, 630 millions d’euros (840 millions de dollars) issus de cette dette doivent être transformés en investissements dans divers secteurs ivoirien à l’instar la justice, l’éducation, l’agriculture et la santé. Cet engagement peut toutefois être annulé de commun accord entre les deux Etats.
A vrai dire, la Côte d’Ivoire offre de sérieuses garanties de développement. Ce pays a signé une croissance de 9,8 % l’année dernière. Et, à lui tout seul, l’Etat ivoirien concentre 40 % du PIB des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest. Ces atouts peuvent peser très lourd dans la décision finale, qui revient à la France.