Maroc : le roi prône une nouvelle politique migratoire
Face à l’accroissement exponentiel du nombre d’immigrés en situation irrégulière au Maroc, le roi Mohammed VI a prôné une nouvelle politique migratoire destinée à assurer la gestion globale de la problématique de la migration dans le pays.
Au cours des dernières années, le Maroc est devenu une terre d’accueil pour les migrants, particulièrement ceux issus d’Afrique subsaharienne. La question migratoire a ainsi totalement changé de paramètres au Maroc. De pays traditionnellement pourvoyeur de migrants, notamment vers l’Europe, il est passé au statut de pays de transit, pour devenir enfin une destination finale vers où affluent des dizaines de milliers de clandestins. Depuis que les pays européens ont fermé leurs frontières, le Maroc s’est retrouvé seul sur le flanc sud-ouest de l’UE à faire face à un phénomène planétaire. Transportés par des réseaux de passeurs disposant de ramifications transfrontalières, la plupart des immigrés clandestins arrivent au Maroc par les frontières de la Mauritanie et de l’Algérie.
Au départ, le Maroc n’est qu’une étape pour ces clandestins qui cherchent à tout prix à rejoindre le territoire espagnol. Mais face à la fermeture de la citadelle Europe et au contrôle renforcé des frontières, les tentatives de certains groupes de passer en force font parfois des victimes, à la fois parmi les forces de l’ordre marocaines et les clandestins. Ces tentatives et les ripostes qui s’en suivent restent toutefois rares, la lutte des services de sécurité marocains se portant prioritairement contre les réseaux structurés de trafic des êtres humains.
Aujourd’hui, le nombre de clandestins subsahariens présents au Maroc est estimé à plus de 20.000. La plupart ont désespéré de réussir la traversée du Détroit. Le Maroc devient progressivement leur terre d’accueil par défaut. Toutefois, le flux sans cesse croissant de clandestins exerce une pression intenable sur le Maroc, lui-même confronté à un important taux de chômage parmi ses jeunes.
De surcroît, la crise économique en Europe a engendré une forme inversée d’immigration. De nouveaux immigrés viennent d’Espagne et de France à la recherche d’opportunités d’emploi au Maroc et dans le continent africain. Mohammed VI a insisté pour que leur situation professionnelle et de séjour soit régularisée au « même titre que les immigrés réguliers des autres nationalités, dont les immigrés subsahariens ».