Nigeria : Shell et la communauté Bodo en pleines tractations
Depuis hier lundi, Shell a entamé des discussions en vue du dédommagement des victimes des pollutions. Celles-ci sont survenues en 2008 suite à des fuites d’hydrocarbures dans le delta du Niger.
C’est d’ailleurs pourquoi Port Harcourt, qui est la principale ville de cette région, abrite ces négociations. Elle oppose la multinationale anglo-néerlandaise aux ressortissants de la communauté de Bodo. Ces derniers sont à 15 000 à réclamer des sommes de l’ordre de millions de dollars à Shell comme indemnisation. Ces villageois, dont la pêche est la principale source de revenus, sont soutenus dans ce dossier par les avocats de la firme londonienne Leigh Day, comme l’a confirmé M. Chima Williams, responsable d’Enrivonmental Rights Actions (ERA). Cette ONG de protection de l’environnement prend le parti des victimes la communauté Bodo : « nous voulons que Shell indemnise les villageois de façon adéquate et qu’ils nettoient (le pétrole) qui a pollué leur environnement et détruit les moyens de subsistance », a exigé le même responsable.
A l’opposé, le géant pétrolier a choisi de confier cette affaire à des avocats provenant de Grande-Bretagne.
D’après les écologistes, l’équivalent de 500 000 à 600 000 barils de brut s’est renversé sur pas moins de 6 000 hectares lors des fuites de 2008. Des chiffres que Shell nie, bien évidemment. Ainsi, la multinationale ne reconnaît pas tous les dégâts qui lui sont imputés. Selon un de ses responsables qui s’est exprimé de manière anonyme, les discussions entre les deux parties ont bel et bien eu lieu hier lundi. Mais, ces négociations se seraient déroulées à huis-clos, loin des feux des projecteurs.