L’Etat nigérien s’immisce dans l’affaire Samira Hill
Contre toute attente, le gouvernement nigérien souhaite racheter les parts de la Semafo dans la mine d’or de Samira Hill. Initialement, la compagnie minière canadienne n’était en négociations qu’avec l’australien Middle Island Resources.
Pour atteindre cet objectif, l’Etat nigérien passe par sa Société de Patrimoine des Mines (SOPAMIN). Il entend acquérir l’intégralité des actions de la mine de Samira Hill, dont il ne détient que 20 % à l’heure actuelle. Mais, sur le papier, la SOPAMIN ne semble pas faire le poids devant Middle Island Resources. Toutefois, elle dispose d’un joker : le fait que la vente des 80 % de la Semafo doit être validée par les autorités de tutelle. Si la compagnie minière australienne perd ce marché, elle aura certainement de quoi nourrir des regrets. Pas plus tard que le mois dernier, Middle Island Resources avait signé un accord avec African Geomin Mining Development Corporation (AGMDC), succursale appartenant à 100 % à son homologue canadien et détentrice de 80 % de la Société des Mines du Liptako (SML). Celle-ci détient, à son tour, la mine d’or de Samira Hill, les 20 % restants revenant au gouvernement nigérien. Tellement que la vente était imminente, Semafo avait même déjà décidé d’arrêter l’exploitation du site aurifère. Il ne restait donc plus que la concrétisation de l’opération, prévue avant la fin du mois prochain.
Avec l’entrée en scène de l’Etat nigérien, ce programme risque d’être chamboulé. Ce qui est sûr, Middle Island Resources était prête à verser à Semafo 1,25 million de dollars en espèces et jusqu’à 12 millions de dollars de redevances pour la mine de Samira Hill et sa fonderie. Est-ce que Niamey dispose d’arguments plus convaincants ?