Togo : les ennuis judiciaires de Jacques Dupuydauby n’en finissent plus
Nouveau rebondissement dans l’affaire de l’industriel franco-espagnol Jacques Dupuydauby, qui fait l’objet d’une plainte déposée contre lui par l’Etat togolais. Une plainte qui intervient après sa condamnation, en 2011, à une lourde peine de prison pour escroquerie, abus de confiance et fraude fiscale notamment.
Chantages, menaces et violences envers les représentants de l’autorité publique, concussions et corruption, sont autant de faits qui « ont causé d’énormes préjudices à l’Etat togolais » et qui ont justifié la plainte, selon un communiqué togolais. Cette action en justice marque un retour de l’affaire qui avait apposé le groupe français Bolloré à Dupuydauby, partenaires pendant des années dans les activités de manutention du Port Autonome de Lomé. Un port aux activités d’autant plus lucratives qu’il est pratiquement le seul de l’Afrique de l’Ouest à être situé en eaux profondes.
Les ennuis de Dupuydauby commencent en 2005 lorsque, profitant des fonctions de direction qu’il exerçait pour le compte du Groupe Bolloré, il avait frauduleusement pris le contrôle des sociétés SE2M – Togo et SE3M – Togo. L’industriel franco-espagnol avait auparavant réussi à transférer, à l’insu du Groupe Bolloré, les actions des deux sociétés détenues par sa société de droit espagnol PII à une société luxembourgeoise lui appartenant également. Jacques Dupuydauby avait créé cette dernière spécialement aux fins d’assumer la gestion de SE2M – Togo et SE3M – Togo. Réagissant à ce qu’il considérait comme une fraude évidente, le Groupe Bolloré avait alors traduit l’industriel en justice en Espagne et au Togo. En Espagne, le Groupe a pu, le 20 juin 2005, par décision judiciaire, révoquer Jacques Dupuydauby de son mandat dans la Société Pli Espagne.
Cependant, au Togo le 27 mai 2009, à la veille de la décision de la Cour d’Appel de Lomé rétablissant le Groupe Bolloré dans ses droits d’actionnaire des sociétés SE2M – Togo et SE3M – Togo, Jacques Dupuydauby et ses principaux collaborateurs ont fui le pays. Avant de disparaître, Dupuydauby avait ordonné la destruction de la comptabilité des deux sociétés qui faisaient, au même moment, l’objet d’un contrôle fiscal. Le même jour, les autorités judiciaires ont délivré un mandat d’arrêt international à l’encontre de Jacques Dupuydauby, qui est toujours recherché.