Les sud-soudanais au rendez-vous de l’histoire
Pour beaucoup d’observateurs, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Le dénouement de l’historique référendum d’autodétermination du Sud-Soudan, lequel a commencé ce dimanche 9 janvier et qui se poursuivra pendant toute la semaine, sera la sécession. 4 millions de sud-soudanais remplissaient les listes électorales. Bien que les chiffres officiels ne soient pas encore disponibles, le simple constat visuel témoignait de l’afflux massif vers les urnes au Sud- Soudan, engouement qui a même repoussé l’heure de fermeture des bureaux de vote prévue normalement pour 17h00 (14h00 GMT). Au matin de ce lundi également, les files étaient déjà tracées avant l’ouverture des bureaux de vote (8h00-heure locale ; 5h00 GMT), certains électeurs qui n’avaient pas pu voter la veille étant arrivés de nuit.
Le chemin qui a conduit à cette solution référendaire a été des plus périlleux, le président soudanais Omar El Béchir ayant, à plusieurs occasions, promis de conserver l’unité nationale. Mais, les multiples pressions internationales l’ont contraint à respecter la volonté des sud-soudanais et à se préparer aux aléas de son nouveau territoire. En effet, laissant échapper le tiers de son étendue, le Soudan perdra inévitablement une grande partie du pétrole, le poumon de son économie, dont la majeure partie des réserves est concentrée au Sud. De ce fait, Karthoum subira, selon les prévisions, une baisse budgétaire de 30% mais gardera son importance vu que les pipelines traversent le Nord. En acceptant tout cela, Béchir permettra au nouveau Soudan de sortir des pays listés comme favorisant le terrorisme et d’accéder, à nouveau, à l’aide au développement.
Même si le référendum s’est amorcé globalement sans encombre, les tensions liées au pétrole ont fait tâche d’huile sur cette ambiance de liesse avec la mort de 8 personnes dans la riche région pétrolière d’Abyei lors de rivalités tribales.