Ethiopie : H&M y envisage une délocalisation
Après l’Asie, il semblerait que les industriels envisagent désormais l’Afrique comme une destination de délocalisation. C’est dans cette optique que les analyses perçoivent l’arrivé de Hennes et Mauritz (H&M) à l’Est du continent noir. H&M est à ce jour le numéro deux mondial de prêt à porté. Pour des raisons stratégiques, le groupe avait décidé de concentrer le 4/5 de sa production en Asie. Deux raisons majeures motivaient ce choix. Selon les dirigeants de H&M, il s’agissait en partie de produire pour le marché potentiel que représentait l’Asie et d’autre part de produire à moindre coût. Les mêmes raisons attirent aujourd’hui l’attention du groupe suédois en Afrique. En effet, les prévisions démographiques pour 2050 annoncent que le continent abritera près de 2,4 milliards de personnes. Le mouvement stratégique de H&M coïncide avec l’augmentation des salaires en Chine.
Soucieux de construire un marché de consommation interne, l’empire du milieu a entamé une politique qui autorise une évolution progressive des salaires. Aussi, selon des études publiées par un quotidien américain, le coût de fabrication de vêtements en Ethiopie serait deux fois moins cher que celui de la Chine. Néanmoins, l’étude relativise cet avantage comparatif du fait que l’évolution des coûts semble plus rapide en Ethiopie qu’en Chine. Toujours selon les dirigeants du groupe, des commandes test ont déjà été passées à des fournisseurs éthiopiens. Par ailleurs, si les industries occidentales souhaitent s’installer en Afrique, elles vont devoir faire face à d’autres types de problèmes tels que la question des droits de l’homme et des conditions de travail. La Chine forte de sa puissance était capable de résister à la pression des pays occidentaux. Les pays africains n’auront certainement pas le même degré de résistance.