Maroc-enseignement: le roi critique les surenchères politiciennes
Au Maroc, le roi Mohammed VI a adressé de vives critiques au gouvernement conduit par le parti islamiste modéré PJD, lui reprochant de verser dans les calculs politiciens et la polémique stérile qui ont conduit à l’aggravation des problèmes du système d’enseignement et de formation du pays.
Mohammed VI a notamment désavoué l’exécutif pour avoir abandonné les acquis d’un Plan d’urgence pour l’enseignement, mis en place à grands frais par le gouvernement précédent, qui a mobilisé d’importantes ressources humaines et des moyens financiers considérables. Sans aucune consultation avec les principaux concernés, le gouvernement conduit par le Parti islamiste de la Justice et du Développement, a abandonné des composantes essentielles de ce plan. Celles-ci portent notamment sur des aspects décisifs de la réforme de l’enseignement, en particulier la rénovation des cursus pédagogiques, le programme du préscolaire et les lycées d’excellence. Le plan de réforme s’inscrit dans la durée et ses effets doivent normalement faire l’objet d’une évaluation progressive qui s’étend sur plusieurs années, voire des décennies. Aussi, toute entreprise de réforme serait vaine si tous les cinq ans, chaque nouveau gouvernement arrive avec un nouveau plan en faisant table rase des précédents, s’est indigné le souverain marocain qui accorde depuis son intronisation il y a 14 ans, un intérêt particulier au secteur de l’éducation et de la formation.
Mohammed VI veille personnellement à ce que les régions les plus reculées du pays disposent d’infrastructures de base et d’un cadre pédagogique qui favorise le développement de l’enseignement. Ces efforts se sont traduits notamment par un accroissement sensible du taux de scolarisation, en particulier parmi les filles des zones rurales et éloignées.
Pour éviter une plus grande dégradation dans l’enseignement, le secteur doit rester à l’écart des rivalités politiciennes et des surenchères partisanes, a estimé Mohammed VI. Il a dans ce sens décidé de rendre opérationnel le nouveau Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, prévu par la Constitution de juillet 2011, en attendant l’adoption par le gouvernement des textes relatifs à cet organe constitutionnel décisif.