Maroc: l’affaire du Daniel Gate désenfle lentement
L’affaire Daniel Gate au Maroc est en train de désenfler lentement après avoir pris les proportions d’un scandale. Quelques centaines de personnes se sont encore rassemblées mardi soir à Casablanca pour dénoncer les erreurs ayant conduit à la libération du serial pédophile espagnol Daniel Galvan Fina, avant d’être arrêté de nouveau et remis en prison en Espagne.
Condamné en 2011 par la justice marocaine à 30 ans de prison pour avoir violé 11 enfants dont l’un était âgé de moins de 4 ans, le pédophile espagnol avait bénéficié par erreur d’une grâce du roi Mohammed VI. Il a été libéré avec un groupe de 47 autres prisonniers espagnols qui ont bénéficié de la grâce royale dans la foulée de la visite du roi Juan Carlos au Maroc à la mi-juillet. Mais aussitôt la remise en liberté du violeur éventée, associations et organisations de la société civile se sont mobilisées pour dénoncer un scandale sans précédent. La réaction de Mohammed VI ne s’est pas fait attendre. Il a retiré la grâce au pédophile et diligenté une enquête qui a pointé la responsabilité de l’administration pénitentiaire pour ne pas avoir attiré l’attention du palais royal sur le lourd passif du violeur. Le roi a également reçu les parents des enfants victimes du multirécidiviste sexuel, auxquels il leur a exprimé son empathie et sa solidarité tout en les assurant d’un accompagnement psychologique pour les enfants victimes des abus du violeur.
Ces gestes ont visiblement eu un effet apaisant sur les nombreux marocains qui s’étaient vivement indignés, particulièrement sur les réseaux sociaux. De la même manière que l’arrestation du pédophile en série en Espagne à la demande des autorités marocaines et sa remise en prison. Rabat et Madrid devraient convenir d’un commun accord du sort qui sera réservé au violeur. Mais en l’absence de toute possibilité d’extradition vers le Maroc, le pédophile devait vraisemblablement purger les 28 ans qui lui restent dans une prison ibérique.