Ethiopie : la presse visite le site de la « Grande Renaissance »
L’Ethiopie vient d’organiser une visite sur le chantier du barrage « Grande Renaissance » pour la presse. Cette visite marque une fois de plus la résolution du pays à aller au bout de ce projet malgré les vives protestations de l’Egypte et du Soudan. Le pays des pharaons proteste le plus parce que le Nil y joue un rôle très important
Selon les défenseurs du projet, ce barrage sera globalement une bonne chose pour l’Afrique. Pour les autorités éthiopiennes, il s’agit d’une fierté nationale, particulièrement parce qu’il est financé par Addis-Abeba lui-même. Selon les projections, ce barrage hydroélectrique produira environ 6000 MW et deviendra le barrage le plus puissant d’Afrique. A travers cette visite, Addis-Abeba a également voulu mettre en lumière les différentes techniques et efforts consentis dans le projet afin d’atténuer les impacts négatifs que celui-ci pourrait avoir sur le reste du Nil et ses autres bénéficiaires.
Au contraire, l’Ethiopie pense que les retombées positives de ce projet pour toute la sous-région sont de loin plus importantes que les impacts négatifs. Depuis sa conception, ce projet a toujours inquiété l’Egypte. En effet toute perturbation en amont sur la régularité du Nil pourrait affecter l’activité du barrage d’Assouan, mais surtout le système d’irrigation qui doit beaucoup au Nil. De son temps le président Moubarak pesait de tout son poids dans la diplomatie pour faire en sorte que ce projet ne voit pas le jour. Après sa chute, le vide politique crée par le pays a donné le feu vert à l’Ethiopie qui a mis en route le projet et trouvé de nous alliés.
L’annonce du lancement des travaux avait relancé le conflit entre les deux pays et l’Egypte se disait prêt à recourir à des moyens de dissuasion pour contraindre l’Ethiopie à abandonner le projet. Mais depuis, les diplomaties des deux pays ont réussie à calmer le jeu.