Guinée-Bissau : banqueroute à la société d’eau et d’électricité
Faute de moyens financiers, la Compagnie nationale d’Eau et d’Electricité de Guinée Bissau (EAGB) ne parvient plus à s’approvisionner en carburants. Cette situation, qui lui empêche d’offrir ces services courants depuis déjà quelques semaines, a abouti à une faillite technique.
Vraisemblablement impuissant devant les problèmes financiers de l’EAGB, son Directeur Général, M. Wasna Papai Danfa, n’y est pas allé par le dos de la cuillère : « nous avons des difficultés à assurer une fourniture correcte de gasoil pour nos groupes électrogènes, aujourd’hui, je ne suis pas en mesure d’acheter du carburant », a-t-il reconnu. Dans la suite, le patron de la société d’eau et l’électricité a carrément annoncé que l’EAGB était en faillite technique. Autrement dit, il n’y aura plus de fournitures en eau et électricité jusqu’à nouvel ordre. Seuls les hôpitaux et quelques zones dites « sensibles » bénéficieront d’un service minimum exceptionnel.
En fait, toute la fourniture électrique comme hydrique en Guinée Bissau dépend des groupes électrogènes. L’EAGB en dispose de 5, ce qui lui permet de desservir 47 000 ménages. Mais, sans le carburant, ce matériel ne peut pas fonctionner. En plus, il sied de signaler que cet équipement ne générait qu’une puissance de 11 MW, soit le tiers des besoins du pays. Bref, il y a beaucoup de problèmes à résoudre sur cette question. Raison pour laquelle le responsable de l’EAGB a appelé à « une réforme profonde » de cette compagnie et « un investissement conséquent dans le domaine de le secteur de l’énergie ».
Entre les temps, la majorité des Bissau-guinéens, déjà privés depuis quelques temps d’une fourniture régulière d’eau et d’électricité, n’ont plus accès ni à l’une ni à l’autre. Les privilégiés recourent à des groupes électrogènes privés.