La Côte d’Ivoire tient son pipeline
Depuis lundi dernier, le pipeline Abidjan – Yamoussoukro est entré en service. Il s’agit du premier tronçon de ce type en Côte d’Ivoire.
Entamé en 2007, cet ouvrage est l’accomplissement d’un projet de longue haleine : fini les valses des camions-citernes entre Abidjan et les confins du pays : désormais, les régions du centre, de l’ouest et du nord de la Côte d’Ivoire seront aisément desservies en hydrocarbures par le biais du pipeline. De quoi justifier le déplacement du président ivoirien Alassane Ouattara qui, lui-même, a inauguré ce tronçon multi- produits pétroliers de 300 km de long. Un tel confort n’est certainement pas gratuit. Ainsi, la Société nationale des Opérations Pétrolières de Côte d’Ivoire (PETROCI) a déboursé l’enveloppe de 280 millions de dollars en fonds propres. A noter que le cout prévisionnel des travaux s’élevait à 220 millions de dollars. L’entreprise porteuse du projet a donc dû fournir des efforts supplémentaires pour sa réalisation.
A s’enquérir des perspectives, ces investissements semblent en valoir la chandelle : « ce pipeline permettra de transporter environ 4 millions de litres de produits pétroliers par jour, soit l’équivalent de 130 camions citernes », a indiqué le ministre ivoirien du Pétrole et de l’Energie. Et de poursuivre, « cette infrastructure favorisera le recouvrement des taxes pétrolières, estimées annuellement à environ 20 milliards de FCFA (40 millions de dollars) ». En outre, ce pipeline permettra à la Côte d’Ivoire d’approvisionner le Mali et le Burkina-Faso. Ce, grâce notamment au doublement du volume des produits pétroliers exportés, lequel bondira des 750 000 actuels à 1,6 million de mètres cubes. A cette allure, il n’est pas étonnant que les études anticipatives tablent sur un retour sur investissement en l’espace de 6 ans seulement, sans compter une rentabilité comprise entre 14 et 16 %.