Guinée : lourd bilan des violences interethniques
Depuis dimanche, les Guerzé et les Konianké, deux ethnies de la Guinée Forestière (sud-est de la Guinée), s’affrontent violemment. Une situation qui a causé des pertes en vies humaines et des blessures.
Tout a commencé dimanche dans la commune rurale de Koulé, où 3 jeunes de l’ethnie Konianké, soupçonnés de vols, ont été passés à tabac par les sentinelles d’une station-service. Selon la police, deux d’entre eux n’ont pu survivre à leurs blessures. Cela était largement suffisant pour entraîner des représailles. Les Konianké s’en sont donc pris aux Guerzé de Koulé au bâton, à la machette et même à l’arme à feu.
Des violences qui n’ont pas tardé à atteindre N’zérékoré, la première ville de Guinée Forestière distante de Koulé de 40 km. Bilan dans les deux localités : « il y a au moins dix morts, dont deux ce (mardi) matin et trois la nuit dernière », a confié, hier, une source sécuritaire à l’AFP. Quant au nombre de blessés, une source hospitalière à N’zérékoré a parlé de « plus de 60 blessés ». A vrai dire, il est difficile de dresser un bilan exact dans ce chaos. Pour cause, « des corps des gens découpés à la machette ne sont pas (ramenés) à l’hôpital », a indiqué un correspondant de la radio publique guinéenne dans la même ville.
De leur côté, les autorités guinéennes multiplient les tentatives d’apaisement. Ainsi, le préfet de N’zérékoré a instauré un couvre-feu, peu dissuasif, et demandé du renfort. Dans la même optique, le gouvernement y a dépêché deux colonels : il s’agit de Moussa Tiègboro Camara, le responsable de l’Agence nationale de Lutte contre la Drogue et le Crime organisé, qui plus est konianké, et de Claude Pivi, le chargé de la sécurité du Président, qui, lui, est guerzé.