Ghana – Chine : guerre sur fond d’immigration clandestine
Suite au récent rapatriement des travailleurs chinois clandestins au Ghana, les deux pays ont décidé de corser les conditions d’octroi de visas d’un sens comme de l’autre.
Ces deux derniers mois, Accra s’est lancé dans la chasse aux travailleurs chinois en situation irrégulière dans le pays ouest-africain. Ces ressortissants de la deuxième économie mondiale avaient pris la direction du Ghana pour prester, pour la plupart, dans le secteur minier. Ils provenaient généralement des provinces chinoises les plus pauvres. La lutte contre l’immigration clandestine amorcée par les autorités ghanéennes n’aura donc pas tardé à entraîner des conséquences : Pékin a d’ores et déjà annoncé la prochaine adoption de nouvelles mesures d’octroi de visa aux Ghanéens désireux de se rendre en Chine. Il faut signaler que ces dispositions vont concerner non seulement les citoyens ordinaires mais également les officiels. A l’opposé, le Ghana avait déjà renforcé les conditions de visite de son territoire. Toutefois, Accra donne l’impression de vouloir travailler avec Pékin : d’après une autorité diplomatique ghanéenne en poste en Chine, le pays ouest-africain avait demandé aux autorités chinoises d’empêcher leurs ressortissants de prendre des vols pour le Ghana en cas de documents incomplets.
Quoi qu’il en soit, la tension entre les deux pays est palpable. Raison pour laquelle certains observateurs ont proposé au Ghana de solliciter des discussions sur cette question auprès des autorités chinoises. Ce, dans l’objectif d’éviter tout incident diplomatique. Depuis le 1er juin dernier, le Ghana a rapatrié 3800 mineurs clandestins, dont environ 3000 chinois. En dehors de cette nationalité, il y avait aussi, dans le lot, des africains, dont des Maliens et des Nigériens.