Nigéria : les multinationales pétrolières font marche arrière
Présentement, le Nigéria ne séduit plus les grandes compagnies pétrolières. Le retrait successif de Shell, Total et Chevron en sont d’éloquentes preuves.
Si le Nigéria reste le pays le plus peuplé d’Afrique, cela ne l’empêche pas de se dépeupler des majors. Ces derniers mois, les multinationales de l’or noir ne font que céder leurs actifs nigérians. Pour preuve, Shell a dit, la semaine dernière, envisager de céder totalement ou partiellement ses 28 licences de l’Est du Delta du Niger. C’est notamment grâce à ces actifs codétenus avec la NNPC (55 %), Total (10 %) et NAOC (5 %) que le néerlandais est devenu la première compagnie étrangère du Nigéria : avec 750 000 barils, leur production quotidienne équivalait, l’an dernier, au tiers de celle dans l’ensemble du territoire. L’annonce de Shell venait juste après celle de l’américain Chevron, qui compte vendre 5 blocs pétroliers offshore. Avant tout cela, l’italien ENI arrêtait, en mars, son exploitation dans le sud nu Nigéria et le français Total cédait, en novembre, sa participation (20 %) dans le champ d’Usan.
Bien que chacune de ces compagnies ait ses propres motivations, la réduction simultanée de leurs activités respectives au Nigéria accuse une difficulté commune : l’insécurité dans tous les sens du terme. Sa forme la plus courante est sans doute le vol de pétrole en perçant des oléoducs. A cause de ce phénomène, les multinationales perdaient non seulement des revenus mais étaient également obligées de prendre en charge la facture de la protection de l’environnement. A cela s’ajoute la corruption, qui gangrène le secteur pétrolier au Nigéria, et le contexte général d’instabilité politique. A ce propos, toutes les majors sont sur le qui-vive dans la perspective d’une nouvelle loi pétrolière. Celle-ci prévoit une hausse fiscale.