La crise ivoirienne résiste à la médiation CEDEAO-UA
En Côte d’Ivoire, ce lundi était aussi décisif que le mardi dernier. Dans l’espoir de surmonter l’échec essuyé la semaine passée dans sa tentative de médiation, la CEDEAO s’associait à l’Union Africaine pour atterrir à Abidjan : les présidents béninois Boni Yayi, capverdien Pedro Pires, sierra-léonais Ernest Koroma, tous trois émissaires de l’instance régionale déjà présents sur le sol ivoirien il y a 6 jours et, enfin, Raila Odinga, le chef du gouvernement kenyan, nouveau venu mandaté par l’organisation continentale, avaient la périlleuse tâche de convaincre Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à son adversaire, Alassane Ouattara, vainqueur des élections selon la communauté internationale. Malgré ce renfort diplomatique, rien n’a bougé. Le président sortant est resté de marbre tandis que l’ex-premier ministre ivoirien, de son côté, a déclaré que « les discussions sont terminées », balayant une nouvelle fois la proposition de Gbagbo de mettre sur pied un comité d’évaluation des élections pour entamer les discussions sur la magistrature suprême. Des propos en totale contradiction avec ceux de Koroma dans la suite, lequel estimait qu’ »à ce stade, […] les discussions continuent ».
Après avoir rencontré les rivaux, les quatre dirigeants africains sont partis de Côte d’Ivoire, laissant derrière eux une terne lueur d’espoir. Mardi à Abuja, ils rendront compte de leur périple à Goodluck Jonathan, président en exercice de la CEDEAO. Employées une à une sans succès jusque là, les solutions pacifiques commencent à s’épuiser pour laisser le champ libre à l’option militaire, une issue qui ne fait pas l’unanimité au sein de la CEDEAO. Quant au pays, qui, dans son ensemble, doit normalement être l’objet de toutes les prévenances, il demeure toujours dans le chaos, courbé sous le poids de la crise politique qui le frappe de plein fouet.