Orascom sous les coups de l’indigénisation au Zimbabwe
L’indigénisation du monde des affaires au Zimbabwe fait encore parler d’elle. La victime cette fois est le groupe Orascom Telecom Holding. D’après la presse zimbabwéenne, Lusaka a menacé Telecel de ne pas renouveler sa licence d’exploitation si ce dernier ne s’aligne pas sur le principe. L’Opérateur Egyptien détient 60% des parts de la compagnie Telecel et la règle d’indigénisation veut que la majorité des parts dans l’actionnariat revienne à des investisseurs nationaux. Le groupe sera donc dans l’obligation de céder 20% de ces parts pour se retrouver dans une nouvelle configuration où il ne détiendra que 40% et le reste ira aux investisseurs zimbabwéens.
Malheureusement pour Orascom, sa licence d’exploitation prend fin le mois prochain. Il ne lui reste donc pas assez de temps et de marge de manœuvre pour une stratégie efficace. Le gouvernement semble décidé à faire appliquer la règle, le ministre de télécommunication a été claire, en cas de refus, il ne renouvelle pas leur licence. L’affaire Orascom pose à nouveau la question du protectionnisme prôné par Mugabe depuis plusieurs années. La première initiative forte et violente dans ce sens a été l’expropriation des fermiers blancs pour redistribuer les terres de façon équitable, au noir. Sur le plan populaire, l’initiative a eu son pesant d’or, mais sur le plan économique, le pays a beaucoup souffert des conséquences de cette mesure. Aujourd’hui encore, certaines terres agricoles ont été abandonnées ou mal exploitées. Les observateurs appellent donc Lusaka à mettre de l’eau dans son vin et à faire preuve de souplesse.
Bien que les nouvelles directives ne soient pas aussi violentes que la redistribution des terres, elle pourrait avoir les mêmes conséquences. En effet, un changement aussi radical de l’actionnariat changerait complètement le politique de gestion de l’entreprise et Orascom estime mettre en péril son investissement. Son concurrent, Econet, s’est plié à cette exigence et ses performances de l’année dernière ont été décevantes, avec une régression nette de 15,5% par rapport à l’année d’avant.