Nigéria : le fonds souverain effectif en juin
Après plusieurs reports de son lancement, le fonds souverain du Nigéria devrait être lancé dès le mois prochain. Ces disponibilités seront principalement destinées à la dotation en infrastructures.
Paradoxalement, le Nigéria est le seul Etat membre de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) à manquer de fonds souverain. Heureusement, ce n’est plus pour beaucoup de temps : en juin, le Nigeria’s Sovereign Investment Authority (NSIA), qui sera doté d’un milliard de dollars, passera du virtuel au réel. Il était grand temps car son lancement a été reporté à deux reprises. De quoi faire perdre patience aux investisseurs, qui souhaitaient la mise en place d’un tel dispositif depuis belle lurette. En tout cas, cette tentative ne devrait pas se solder par un échec. Pour cause, la répartition des investissements est déjà connue : comme prévu, les infrastructures ne taillent la part du lion en s’arrogeant 35,2 % des capitaux. La même proportion a été allouée aux générations futures. Quant au reste, sa grande partie (20 %) sera investie dans la maîtrise de la volatilité des cours des matières premières. Pour finir, 15 % seront épargnés.
En constatant les avancées réalisées dans ce projet, il est impossible d’omettre les difficultés qui ont émaillé son développement. Pour preuve, pas plus tard que l’année dernière, certains gouverneurs des Etas fédéraux du Nigéria se sont ouvertement opposés au fond souverain. En effet, cet instrument mettra à mal toute malversation, notamment, dans le domaine du pétrole. Mais, ne voulant pas dire le véritable motif de leur aversion, ces autorités arguaient plutôt que le NSIA concentrera tous les revenus au détriment des trois niveaux de gouvernement (fédéral, fédéré, local). Le peu de capitaux investis dans ce fonds fait partie des solutions mises en œuvre pour surmonter cet obstacle.