Création d’une Cité des Affaires au Tchad
Le président tchadien, Idriss Deby Itno, a lancé à N’Djamena les travaux des différents édifices de la Cité Internationale des Affaires (CIA). Élevé à plus de 432 millions de dollars, ce projet vise à faire du Tchadun hub commercial en Afrique centrale.
En apparence bénéfique au climat des affaires, la réalisation de ce projet est bien loin de faire l’unanimité.En effet, même s’il prévoit de créer des milliers d’emploi dans le milieu de la jeunesse tchadienne, ce projet ne résout pas entièrement les grandes difficultés auxquelles fait face l’Etat.
Par exemple, selon un récent rapport du Fonds Monétaire International (FMI) sur la situation économique du Tchad, le climat des affaires est défavorable et les efforts pour y remédier semblent considérables. C’est un fait qui entrave fortement le développement du secteur privé.Ce qui revient à dire que la construction de la CIA pourrait être une ambition à haut risque de la part des autorités, voire même une moindre nécessité si nous tenons compte du rapport coût/bénéfice et surtout du contexte d’insécurité qui y prévaut.
Outre le climat des affaires, les dépassements budgétaires, liés à l’utilisation répétée de procédure d’urgence ainsi que les subventions aux entreprises publiques, conformément au rapport du FMI, font que le ratio de la dette publique au PIB s’est nettement accru.Devant de telles réalités, la question que nous sommes amenés à nous poser est celle de savoir s’il y a véritablement lieu de bâtir cette Cité Internationale des Affaires. Sans hésitation aucune,les autorités locales répondent par l’affirmatif puisque par ce moyen, elles projettent de redorer l’image du Tchad.
Bref, quoiqu’en difficulté sur le plan économique, le Tchad ne veut pas se refuser le luxe d’être cet Etat carrefour en Afrique centrale.