Afrique, victime de détournements
A l’occasion de la publication de son rapport, édition 2013, Africa Progress Panel (APP) montre que les richesses du continent sont mal gérées par les autorités compétentes ; et ce, faute de transparence et d’évasion fiscale.
Entièrement dévoué à la gestion des ressources naturelles et dénommé « équité et industries extractives-pour une gestion au service de tous », ce rapport met bien évidence les inégalités liées à la distribution des richesses du continent. Ainsi, montre-t-il qu’en dépit de la croissance économique qu’il connaît ces dix dernières années, les conditions de vie des populations demeurent précaires puisque la plupart « n’en a encore retiré aucun bénéfice » : la pauvreté allant croissant.
Les raisons qui expliquent cette situation de pauvreté croissante sont multiples. Comme nous l’avons déjà évoqué plus haut, il s’agit, entre autres, de la poursuite du modèle coloniale par les gouvernants en l’absence de toute transparence. Autrement dit, les ressources sont gérées de telle manière que le phénomène des inégalités de revenus affecte un grand nombre des populations de ce continent.
Par ailleurs, les services fiscaux africains ne semblent pas assez armés pour défendre les intérêts budgétaires des Etats puisque l’évasion fiscale est devenue monnaie courante en Afrique. Par exemple, entre 2008 et 2010, la perte liée à cette évasion est estimée à 38,5 milliards de dollars.
Enfin, le rapport de l’APP critique l’opacité d’un grand nombre d’entreprises publiques qui sous l’influence des dirigeants se prêtent très peu à des contrôles.
Quoiqu’il en soit, tant que les gouvernants penseront en premier à se remplir les poches, l’Afrique mettra long et lent à se développer convenablement, même si elle est de nos jours considérée comme une véritable fenêtre d’opportunité par ses confrères (les autres continents).