Global Witness décrie l’exploitation illégale du bois
Au cours de la semaine, Global Witness a publié un rapport portant sur la déforestation en Afrique : cette ONG s’est focalisé sur le cas de quatre états du continent noir pour décrier les initiatives de lutte contre ce fléau.
Le document se base sur la situation au Ghana et au Libéria pour l’Afrique de l’Ouest ainsi qu’en République Démocratique du Congo (RDC) et au Cameroun pour l’Afrique Centrale. Bien que les contextes soient différents, les réalités semblent voisines : la corruption reste le maître-mot. Cette pratique plus que fréquente dans le cercle des autorités en charge des questions forestières sape les efforts de lutte contre l’exploitation illégale des essences, autrement dit contre leur surexploitation et leur contrebande. Sans ambages, Global Witness évoque les « permis de l’ombre », issus de la falsification des permis censés assurer la légalité du secteur. Un phénomène que l’ONG a constaté dans les quatre pays investigués.
En clair, certaines entreprises achètent, à coup de pots-de-vin versés aux administrateurs locaux, des permis destinés aux opérateurs nationaux. De cette manière, elles sont dispensées des vérifications fiscales et douanières. Du coup, les véritables destinataires de ces documents n’en tirent aucun bénéfice et s’appauvrissent de plus en plus.
Avec de tels préalables, tout effort de régulation du commerce international est compromis. Ainsi, cette ONG classe plus de 12 milliards d’euros de bois importés en Europe en 2011 dans la catégorie à haut risque d’illégalité. Malgré tout, des mesures continuent d’être adoptées : en mars dernier, le Règlement Bois de l’Union Européenne, qui a pour objectif d’améliorer les contrôles sur les importations illégales, est entré en vigueur. Ce n’est pas tout : au travers d’Accords de Partenariats Volontaires (APVs), l’Union Européenne pousse les exportateurs d’essences à réformer leur foresterie.