La côte d’ivoire toujours dans l’impasse
En Côte d’Ivoire, c’est le statu quo. Malgré la tentative de médiation de la CEDEAO mardi dernier, Laurent Gbagbo séjourne toujours au palais présidentiel d’Abidjan. Alassane Ouattara, quant à lui, gère les affaires extérieures à la Côte d’Ivoire à partir de l’hôtel du Golfe. Et, dans la rue, la tension ne fait que monter, un peu plus avec les derniers propos de Charles Blé Goudé, le ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo et chef de file des « Jeunes Patriotes ». Ce dernier a affirmé, mercredi à Yopougon devant une foule conquise, qu’au-delà du 1er Janvier 2011, lui et sa milice marcheront vers le fief de Ouattara afin de le libérer. Sachant que cet hôtel est gardé par l’Onuci en collaboration avec les ex-rebelles, il y a de quoi s’inquiéter. Surtout qu’un convoi des Nations Unies a été incendié dans la semaine. En plus, malgré le retour à Abidjan des émissaires de la CEDEAO prévu pour le 3 janvier prochain, l’organisation régionale n’est pas du tout sur le point d’écarter l’option militaire.
Dans ce climat tendu, les inquiétudes de Youssouf Bamba, nouveau diplomate ivoirien à l’ONU, évoquant le risque d’un génocide, sont plus que fondées. Selon les Nations Unies, la Radio-Télévision Ivoirienne incite à la haine. Le lien avec la Radio des Milles Collines lors du massacre de 1994 au Rwanda peut être vite fait. Mais, de son côté, la communauté internationale ne doit pas omettre qu’environs la moitié des ivoiriens soutient Gbagbo. Pour que le sang ivoirien ne coule à nouveau, la meilleure solution devra être impartiale et arranger tous les protagonistes.