Mozambique : La tension n’est pas encore descendue
Le langage des armes semble être très prisé en Afrique. Alors qu’en Afrique centrale le recours à la force militaire a été le lot de certains pays, l’Afrique australe devrait commencer à faire preuve de prudence.
Au Mozambique, des bruits de bottes et de kalachnikovs se font déjà entendre. La province de Sofala a été le théâtre d’attaques encore non élucidées. Pour l’heure les auteurs ne sont pas clairement identifiés. Le parti au pouvoir (Frelimo) ainsi que celui de l’opposition (Renamo) se renvoie mutuellement la responsabilité des violences. Les observateurs s’inquiètent et se demande s’il s’agit d’incidents isolés où du début d’un cycle d’actions déstabilisatrices qui conduiront à une instabilité dans un avenir proche. Les incidents deviennent plus inquiétants encore dans la mesure où l’échéance électorale arrive à son terme. Aussi, l’histoire nous rappelle que ces deux partis ont déjà été acteurs d’une guerre civile dans le pays et le drame pourrait réveiller les vieux démons.
Pour le parti au pouvoir, l’incivisme du Renamo est à l’origine des affrontements et agressions. Des militants Renamo auraient attaqué un poste de police après que les forces de l’ordre aient fait une descente musclée au sein de leurs locaux dans la province de Sofala. Par contre l’opposition affirme qu’elle n’est nullement responsable et qu’il s’agit d’une stratégie du Frelimo pour discréditer l’opposition en induisant des violences.
L’opposition se considère lésée et estime que le pouvoir actuel ne laisse pas d’espace politique pour toute forme d’opposition. Suite à cela, le Renamo formule quelques exigences et menace de passer par la force s’il estime que ce soit le seul moyen de se faire entendre. Il réclame également de la transparence pour le processus électoral, faute de quoi, il empêcherait la tenue du scrutin. Il y a 4 jours déjà, des affrontements similaires avaient conduit à d’autres manifestations de violence et la population impuissante se retrouve à nouveau prise en sandwich entre les rivalités des deux structures dominantes du pays.