Le Soudan sous surveillance satellitaire
L’ONU, l’université américaine d’Havard, Google et la star hollywoodienne, George Clooney, au travers de son ONG « Not on our Watch » (« Pas devant nos yeux » en français), vont lancer conjointement le « Satellite Sentinel Project ». Il s’agit d’un dispositif de surveillance du Sud-Soudan via un satellite afin de capturer des images pour prévenir les éventuels cas de violations des Droits de l’homme, lesquels pourraient subvenir à l’occasion du référendum 9 au 15 janvier 2011 portant sur l’autodétermination du Sud-Soudan. »Nous voulons que les auteurs potentiels de génocide ou d’autres crimes de guerre sachent que nous les voyons, que le monde les regarde » a déclaré George Clooney, un des piliers de cette initiative qu’il appelle « paparazzi antigénocide » dans le Time. Pour ce faire, les rôles sont bien répartis : pendant que l’ONG financera le projet, le programme d’application satellitaire opérationnel de l’ONU (Unosat) s’occupera de la collecte des images, Havard prendra en charge le côté recherche et analyse et Google vulgarisera les informations recueillies par internet.A l’approche de ce référendum historique, la séparation du Sud Soudan d’avec les institutions centrales de Karthoum semble inéluctable pour la majorité des observateurs. Parmi les multiples enjeux, le contrôle du pétrole de la région d’Abyeï, située tout au centre du pays, est certainement le plus important. Sa population devra également, en parallèle du processus référendaire, choisir de rallier le Nord ou le Sud. Dans ce contexte, toutes les inquiétudes internationales sont donc justifiées. De surcroît, dans un pays dirigé par Omar El Béchir, sous le coup d’un mandat d’arrêt international de la CPI pour crimes de guerre et contre l’humanité commis au Darfour, région dans laquelle la guerre civile a fait 300 000 morts selon l’ONU.