Cameroun : quadrupler la production de café
Un nouveau cap est fixé par les autorités camerounaises pour la production de café. Il s’agit de quadrupler la production nationale sur les 7 prochaines années. En effet, la production camerounaise en matière de café est actuellement d’environ 45.000 tonnes et Yaoundé pense pouvoir produire au moins 160.000 tonnes chaque année à partir de 2020. Pour y arriver, le Cameroun est entrain de manœuvrer sur plusieurs leviers d’actions. La première grande opération séduction pour stimuler le secteur est l’organisation du premier festival subsaharien de café. Avec près de 7000 visiteurs attendus, le festival a permis à plusieurs acteurs de la filière café en Afrique de pouvoir se rencontrer et envisager le développement de la culture du produit aussi bien au Cameroun qu’en Afrique en général. Au Cameroun, l’activité du café présente une importance particulière dans la mesure où elle nourrirait directement près de 300.000 familles. De plus, s’il fallait tenir compte des personnes concernées aussi bien directement qu’indirectement, le nombre de camerounais dépendant du secteur s’élèverait à près de 3 millions d’habitants, soit plus de 15% de la population du pays. Par ailleurs, il convient de signaler que la production de café au Cameroun doit encore faire face à plusieurs défis. Selon le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC), le producteur de cacao au Cameroun est continuellement entrain de vieillir, il aurait en moyenne entre 56 et 66 ans. Cette situation traduit le désintéressement de la jeunesse qui s’oriente de majoritairement vers le commerce et les métiers de bureau. Le CICC a donc lancé en réponse un nouveau programmé nommé » New Generation » pour rajeunir la filière et assurer sa pérennité.
Le programme consiste à soutenir et accompagner les jeunes issus des centres de formation agricole pour que ces derniers embrassent le coté professionnel et ne désertent pas la filière. Pour les jeunes qui sont prêt à tenir une exploitation d’au moins 3 hectares, la CICC apporte un encadrement technique sur 3 ans. D’après le président de la CICC, la crise de la filière café est aujourd’hui passée, et le gouvernement a ouvert un Fonds de développement des filières café et cacao, à hauteur de 32 millions de dollars.