Mali : lancement des travaux de la première raffinerie d’or
En pleine crise politico-militaire, le mali vient de lancer les travaux pour se doter de sa première raffinerie d’or. Baptisé raffinerie « Kankou Moussa », nom du célèbre souverain de l’empire du Mali, l’investissement nécessaire à l’installation de la raffinerie s’est chiffré à environ 58,5 millions de dollars. C’est le président malien par intérim, Diocounda Traoré, qui a personnellement lancé les travaux de construction de cette nouvelle unité industrielle. La livraison clé en main des installations est prévue dans les 12 mois à venir et le Kankou Moussa aura pour vocation une production mensuelle de 20 tonnes d’or. La durée d’exploitation prévue pour la raffinerie est de 60 ans. Le projet entre dans le cadre des accords entre la chambre des mines du Mali (CMM) et l’entreprise suisse Bullion Company. La convention entérinant le projet de raffinerie a été signé il y a près de 9 mois et les deux parties se disaient satisfaits de l’initiative. Bien plus qu’une simple construction de la raffinerie, le projet englobe d’autres sous-projets à l’instar d’un laboratoire d’analyse et une unité de confection de bijoux destinés au marché local. Selon les informations officielles, l’Etat malien bénéficiera gratuitement de 5% d’actions et 20% du capital devra obligatoirement être détenu par des privés maliens. Dès lors, en plus des diverses impositions de fonctionnement, Bamako sera rétribuée à travers les dividendes versées au prorata de ses 5% d’actions. Durant sa période de production, l’unité industriel produira au moins 14.000 tonnes d’or raffiné et versera des impôts équivalant à environ 8 millions de dollars.
Pour les observateurs maliens, il s’agit de la preuve que malgré la guerre qui déchire le pays, tout n’est pas paralysé et l’Etat continue à assurer ses devoirs socio-économiques. Par ailleurs, l’armée malienne et ses alliés, notamment la France, continuent leurs offensives pour écraser la rébellion. Les efforts menés jusque là ont porté des fruits, mais le retour à la paix est loin d’être acquis.