Gabon : Schlumberger licencie des grévistes
Le géant pétrolier Schlumberger vient de licencier 12 des 80 employés grévistes au Gabon. Cette décision soulève le courroux des syndicats et attire l’attention de l’Onep (Organisation nationale des employés du pétrole) qui s’inquiète du silence complice affiché par les autorités. Pour l’Onep, il s’agit de licenciement abuse, en violation de la loi gabonaise sur le droit de grève. La pilule passe difficilement d’autant plus que la note de service affichée par la compagnie ne signale aucunement les causes des licenciements. Pour certains, la multinationale agit de la sorte pour faire pression sur les grévistes. Selon l’Onep, Schlumberger s’est livré à des multiples violations des dispositions légales et réglementaires au mépris du respect et des droits des employés. Voila pourquoi l’organisation a déposé, il y a 3 semaines, un préavis de grève en annexant une copie à l’inspection spéciale du travail chargée du secteur pétrolier. Après expiration du préavis, l’Onep a lancé un mot d’ordre de grève dans les 3 sociétés Schlumberger à savoir; Cops, Sosa et Geoindustries. Aussi, une autre grève avait été lancée quelques semaines plus tôt mais le tribunal de première instance de Port-Gentil l’avait déclaré illicite et donc non couvert par les dispositions légales de droit de grève. Cependant, l’Onep est allée en recours pour une révision de cette décision, la délibération est attendue pour la fin du mois de février. Dès lors, la décision de la cours reste suspendue jusqu’à la délibération ainsi, toute décision de l’entreprise s’appuyant sur le premier verdict serait illégale. Malgré les menaces et les efforts du gouvernement pour arrêter la grève, les employés mécontents semblent décidés à tenir le bras de fer. A ce rythme, le pays risque bientôt de connaitre des problèmes en matière d’approvisionnement en carburant. Pour l’heure, Sogora rassure les opérateurs et affirme avoir suffisamment de réserves pour faire face à cette crise.