La Zambie court le risque du surendettement
Lancée depuis peu dans un processus d’émission obligataire en dollars, la Zambie s’est exposée à un risque de surendettement sur les emprunts de moins de 7 ans. Alors que le pays avait bénéficié, de ses créanciers, dont la banque mondiale, d’une annulation d’une dette supérieure à 6 milliards de dollars, il y a 7 ans, il a pu lors de sa première introduction en bourse, lever près de 750 millions de dollars. La Zambie prévoit une émission d’obligation internationale pour près de 4,5 milliards de dollars pour répondre aux besoins de ses services publics tels que la société nationale d’électricité, l’opérateur national des chemins de fer et de construction de route ainsi que les municipalités, principalement à Lusaka. Selon les prévisions, l’économie du pays va connaitre une croissance de 8,1% en 2013. Le pays doit donc soutenir des croissances record sur les prochaines années, s’il veut pouvoir garder sa solvabilité sans recourir à l’austérité lorsque l’heure du remboursement aura sonné. Pour ce faire, le gouvernement finance plusieurs projets d’infrastructures pour doper le développement économique. La dette zambienne représente aujourd’hui 27% de son PIB et pourrait bientôt atteindre les 35% si toutes les émissions trouvent écho sur le marché international. Selon le ministre des finances, le pays est conscient de sa situation et ne se laissera pas emporter par les vagues de la dette. Il soutient qu’une stratégie claire est définie pour faire face à cette dette. Une augmentation non maîtrisée, de la dette du pays exposerait ce dernier à la méfiance des marchés.
Les dettes des Etats d’Afrique australe sont notées B+ et peuvent donc facilement basculer vers des seuils plus critiques. Au moment de l’annulation de la dette zambienne, cette dernière représentait 88% du PIB et le pays présentait de sérieuses difficultés à pouvoir honorer ses engagements. Certains observateurs locaux craignent un retour de la Zambie, à la case départ.