L’Afrique pourrait être le grenier de la planète
Selon les prévisions statistiques, la terre sera peuplée d’environ 9 milliards d’habitants Pour le chef d’Etat tanzanien, le continent dispose de potentialités agricoles suffisantes pour nourrir une grande partie de la planète. Cependant, aujourd’hui encore l’agriculture y est arriérée et étonnamment sous-développée. Le style de production reste essentiellement vivrier pour une consommation de subsistance. Selon l’organisme international, l’agriculture doit être la priorité numéro une malgré une urbanisation galopante. Près de 40% de la population du continent habite désormais les villes et pourtant plus de 60% de la population active en Afrique travaille et vit de la terre. Environ 34% de la valeur ajoutée sur le continent concerne le secteur agricole. Aussi, le continent noir importe en moyenne pour près de 50 milliards de dollars en nourriture chaque année. Cette somme représente l’équivalent de l’aide publique au développement que reçois le continent. Jusque là, les dirigeants africains ainsi que les bailleurs de fonds internationaux ont longtemps négligé l’industrie agricole de l’Afrique. Le manque à gagner socio-économique de cette négligence reste considérable. Sur les 30 dernières années, la production alimentaire a connu une maigre croissance d’à peine 0.06%, tandis que les importations de nourriture affichent une croissance d’environ 3,4%. Par ailleurs, ces chiffres sont à corréler avec une évolution démographique annuelle de près de 2,6%.
En termes d’aide alimentaire céréalière par exemple, l’Afrique a bénéficié de la moitié des aides mondiales. Les semences améliorées proviennent généralement d’Europe et les recherches sur le continent sont quasi-inexistences, ce qui conduit à des rendements moyens très faibles, soit 1.3 tonnes par hectare contre plus de 3tonnes pour la moyenne mondiale. Ces paradoxes sur le continent témoignent d’un manque total de cohérence dans le chef des décideurs africains en matière de production agricole. Si le continent veut s’émanciper, il faudra penser et mettre en place une politique agricole responsable et orientée vers l’industrialisation.