Crise ivoirienne : des émissaires exemplaires comme solution ?
L’importance de la Côte d’Ivoire en Afrique de l’Ouest, particulièrement sur le plan économique, n’est plus à démontrer. Devant l’impasse politique qui y perdure, la CEDEAO (Communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest), lors d’un sommet de ses chefs d’état vendredi au Nigéria, a menacé de recourir à une « force légitime » pour contraindre Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir. Néanmoins, avant de passer à l’action, l’organisation a décidé de tenter une dernière médiation en envoyant les présidents Yayi Boni du Bénin, Pedro Pires du Cap-Vert et Ernest Koroma de la Sierra-Léone à Abidjan ce mardi 28 décembre avec comme objectif de convaincre le président sortant ivoirien à céder son fauteuil à Alassane Ouattara.Le choix de ces émissaires n’a sûrement pas été fait à la légère. Tous serviront, d’une certaine manière, d’exemple à Gbagbo. En effet, chacun d’entre a été élu démocratiquement.Pédro Pires est le plus expérimenté à la tête d’un état. Aujourd’hui âgé de 76 ans, il préside aux destinées cap-verdiennes depuis 2001, après avoir échoué en 10 ans plutôt. En décidant de se retirer à l’issue de son second mandat conformément à la constitution, il reflète la renommée de son pays, celle d’un modèle de démocratie.Quant au béninois Yayi Boni, il a accédé à la magistrature suprême en 2006. L’alternance avec son prédécesseur Mathieu Kerekou s’est faite sans encombre, servant d’exemple à l’Afrique toute entière. Ce n’était pas exactement le cas pour Ernest Koroma de la Sierra Leone, dont la victoire au scrutin de 2007 a été contestée par son adversaire Solomon Berewa. Néanmoins, ce dernier a fini par reconnaître sa défaite.En recevant ces pairs exemplaires, Gbagbo aura sûrement de quoi prendre les meilleures décisions pour le bien du peuple ivoirien.