Rwanda : Une nouvelle place boursière à Kigali
Le président rwandais a annoncé samedi dernier, la création à Kigali, d’une bourse de matières premières pour l’Afrique de l’Est. L’annonce a été faite au sortir du Forum économique de Davos en Suisse. La place boursière aura pour nom; East Africa Exchange (EAX) et sera la première en son genre dans la région. Selon le chef de l’Etat rwandais, la mise en place de cette bourse régionale permettra d’accroître la transparence des marchés des produits de la région des grands lacs. Pour un début, les échanges sur l’EAX s’orienteront vers la création d’un pôle de vente aux enchères et de négoce au comptant pour les produits agricoles et non-agricoles. Par la suite, la place boursière développera plusieurs types de marchés à terme. Pour son lancement, les principaux investisseurs sont la Rwandan Led Ngali Holdings, la Berggruen Holdings, la fondation Tony Elumelu ainsi que 50 Ventures. L’homme fort de Kigali a réussi un coup de maître, en négociant l’encastrement de l’EAX à la communauté économique de l’Afrique de l’Est (CAE). En effet, la bourse des matières premières de Kigali fait partie intégrante des mécanismes d’intégrations dans l’accord consacrant la création de la CAE. Outre la création de l’EAX, Kigali a également arraché une promesse de création à long terme, de l’African Holdings Exchange, Ltd (AFEX). Cette dernière aura des prétentions bien plus larges que l’actuel nouveau né et s’adressera à toute l’Afrique, développant un réseau d’échanges de matières premières sur le continent tout entier. Avec des faibles potentialités naturelles par rapport à ses voisins, le Rwanda multiplie des initiatives qui pourront lui permettre de garder un rôle important dans la région. La réussite de ces places boursières fera du pays aux milles collines, une plaque tournante pour le commerce international des produits de l’Afrique de l’Est. Pour les partisans de la théorie du complot, il s’agit d’une énième manœuvre de Kigali, pour blanchir les ressources du sol et du sous-sol de son voisin la République Démocratique du Congo. Il y a quelques années déjà Kigali avait proposé ce projet, sans trouver des partenaires de poids dans sa démarche. Cette fois, les autorités du pays espèrent que c’est la bonne.