Guinée : de l’analogique vers le numérique ?
Juin 2015 serait la date butoir de la migration analogique au numérique pour plusieurs régions du monde. De source officielle, être de ce grand rendez-vous de la nouvelle technologie est un objectif majeur de la Guinée. Pourquoi migrer vers le numérique ? Comment parvenir à la réalisation d’un tel projet ? D’une part, suivant les motifs, des experts en la matière pensent qu’ils sont multiples. Tout d’abord, il y a l’évolution technologique du parc télévisuel mondial : à croire les faits, les constructeurs de postes téléviseurs LCD ont fini par imposer leurs produits à la place des écrans cathodiques du fait de leur encombrement réduit et de leur résolution plus fine. Outre ceci, d’autres experts mettent aussi l’accent sur le facteur économique. Du moment où, estiment-ils, les chaînes de télévision doivent suivre le mouvement pour que chacun soit gagnant. Également, toujours aux dires de ces derniers, l’arrêt de la télévision analogique permettra de libérer des fréquences radios très convoitées par l’industrie des télécommunications. Ces fréquences, expliquent-ils, disposent d’excellentes qualités de propagation et de pénétration dans les bâtiments. La télévision numérique requiert, quant à elle, six fois moins de fréquences environ pour desservir l’ensemble de la population. D’autre part, pour ce qui relève des voies et moyens utiles à la réalisation de ce projet, il est à noter qu’un décret, créant une commission nationale pour la mise en œuvre du processus de transition de la diffusion analogique vers le numérique de la radio et de la télévision, a été signé la semaine dernière par le président Alpha Condé. Cette commission aura pour tâche de proposer au gouvernement une stratégie nationale qui intègre l’ensemble des volets économiques, financiers et techniques qui faciliteront la mise en œuvre du processus. Bref, ce projet va nécessiter la mobilisation d’importants fonds : la question est donc de savoir si l’Etat guinéen seul pourra le financer.