Burundi : Maintien de la détaxation des produits alimentaires
Les autorités burundaises ont annoncé qu’elles comptaient maintenir la détaxation des produits vivriers importés. En effet, la mesure prise pour la sécurité alimentaire des plus démunis, devait prendre fin avec l’année en cours. L’amendement de loi prévoit une prorogation de la mesure jusqu’au mois de juin de l’année prochaine. Cette mesure avait été prise il y a 6 mois, suite aux contraintes de déficit alimentaire régnants dans le pays. La détaxation concernait 12 produits de consommation de base à savoir du manioc sec ou en farine, du mais en graine ou en farine, du blé panifiable en graine ou en farine, du poisson sec ou séché, de l’arachide, de la pomme de terre, du haricot sec, de l’oignon, du riz et de l’huile de palme. Bien que la production alimentaire ait connu une certaine hausse, elle reste de loin négligeable pour la l’autosuffisance nationale. Les observateurs les plus optimistes espéraient qu’une croissance notable de la production nationale aurait équilibré les prix suivant la loi de l’offre et de la demande. Dès lors que ces espoirs n’ont pas été atteints, une grande partie des produits consommés restent importés et coûtent chers par rapport au pouvoir d’achat du burundais moyen. Pour baisser les prix, en ces périodes difficiles, le gouvernement avait donc décidé de détaxer les produits précédemment cités. L’assemblée nationale burundaise vient à peine d’approuver le projet de loi portant sur l’exercice de l’année 2013. Pour une somme totale d’environ 926 millions de dollars, le budget accuse déjà un déficit de près de 5%, soit 46 millions de dollars. Près de 96% du budget sera assuré par les fonds propres du pays et 4% seulement devrait provenir des ressources non-gouvernementales. L’imposition représente une part non négligeable des ressources publiques, une détaxation prolongée des produits alimentaires amputerait l’Etat d’une part de ses ressources. Néanmoins la mesure ne concerne que 12 produits, et pour les observateurs, la détaxation reste le meilleur moyen pour la redistribution d’une part de l’assiette fiscale à toute la population.