Le FMI contre la subvention des carburants en Afrique
Le FMI, fonds monétaire international, continue sa croisade contre les subventions des produits pétroliers en Afrique. Depuis quelques mois, l’institution financière exhorte particulièrement chaque Etat africain à suspendre les subventions accordées aux carburants. Pour le FMI, ce soutien des Etats mobilise des fonds qui pourraient être investis de manière plus productive. Les subventions ont pour objectif de maîtriser les prix à la pompe et protéger le consommateur moyen dont le revenu reste faible en Afrique. D’après une étude menée par l’institution financière, ses subventions bénéficieraient à 65% aux classes aisées, à 25% aux classes moyennes et à 10% seulement aux classes pauvres. Les classes aisées sont effectivement les plus gros consommateurs des produits pétroliers et disposent de revenus financiers conséquents pour faire face aux prix du marché. Avec une telle répartition, il est clair que la stratégie n’atteint pas vraiment ses objectifs étant donné que la cible reste les populations à faibles revenus, des classes moyennes ou pauvres. Ainsi les institutions de Bretton woods considèrent ces subventions coûteuses, inéquitables et malheureusement en progression. Dans certains pays d’Afrique, elles représentent plus de 3% du PIB. A défaut d’arrêter les subventions, le FMI préconise des subventions ciblées, sur des produits consommés par les classes moyennes et pauvres. A titre d’exemple, le FMI encourage une subvention sur les pétroles lampants, car ceux-ci sont beaucoup utilisés par les familles à revenus modestes dans le continent. D’autre part, au lieu de subventionner les produits pétroliers, les gouvernements pourrait réorienter ces fonds pour accroître les revenus des plus défavorisés. L’institution propose des structures de stabilisation qui pourront intervenir de manière ponctuelle pour soutenir les consommateurs en cas de forte hausse seulement.
Aussi, les spécialistes du FMI pensent que cette politique complaisante creuse les dettes publiques des Etats africains et vampirise des financements qui auraient pu développer les secteurs de productions tels que l’agriculture et les transformations industrielles.