Cameroun : la micro-finance en expansion
Le secteur de la micro-finance se porte bien au Cameroun. D’après les chiffres officiels du ministère des finances, elle contribue à 10% au financement de l’économie nationale. Le pays comptait près de 500 établissements de micro-finance et plus de 1000 guichets recensés. Le nombre de clients actifs dans le secteur s’élève à 1,5 millions de personnes. L’année dernière, environ 800 millions de dollars de fonds ont été collectés à travers tout le pays. En effet, la micro-finance représente une alternative sérieuse au système bancaire traditionnel, vu que la majorité de la population est constituée de personnes à modeste revenus. Le système est actuellement très répandu dans le pays et s’adapte bien à une longue tradition d’épargne financière encrée dans la mentalité des paysans. Plus de 15% des crédits octroyés à travers le pays, soit 460 millions de dollars, l’on été par des établissements de micro-finance, le secteur emploie aujourd’hui près de 15000 citoyens, principalement des jeunes. Yaoundé travaille actuellement avec le programme des nations unies pour le développement (PNUD) et le Fonds international pour le développement agricole (FIDA) en vu de développer le système dans les milieux ruraux. La réglementation des établissements de micro-finance au Cameroun est régie par les normes communes de la CEMAC. On distingue 3 catégories d’EMF selon le poids et le mode de fonctionnement désiré. Pour les établissements de première catégorie, seul un fond de démarrage symbolique est exigé avec un minimum de 30 membres pour les EMF indépendants ou au moins 15 pour les EMF en réseau.
Concernant les EMF de deuxième catégorie, en plus de 100000 dollars minimum de capital, une réserve légale est obligatoire sans compter un dépôt de 15% sur les bénéfices pour la constitution d’une autre réserve. Et, s’agissant des établissements de troisième catégorie, le capital minimum exigé est de 50000 dollars. Cependant, ces derniers ne collectent pas d’épargne, leurs fonds proviennent d’emprunts et des dépôts laissés par les actionnaires.