Sénégal : NIET à la corruption
Le Forum civil et l’ONG Osiwa, deux structures de la société civile sénégalaise, ont initié la Nouvelle Initiative pour l’Emergence citoyenne et la Transformation (NIET). C’est une plateforme visant un retour aux valeurs citoyennes dans un contexte quelque peu corrompu. D’ailleurs, c’est sur la thématique de la corruption qu’a porté son dernier panel. Lors de cette réunion de travail, la gestion financière du Sénégal entre 2007 et 2010 a été disséquée. Selon ce groupe de travail agrémenté par une analyse d’un professeur de la place, la corruption a battu son plein pendant cette période. Pour preuve, son indice de perception est passé de 3,7 à 2,9 en l’espace de ces 3 années. Pire, chacune des années équivalait à une perte d’environs 760 millions de dollars américains pour le Sénégal. Ce chiffre multiplié par trois donne un total de 2,28 milliards de dollars américains perdus par le Trésor Public. Au contraire, le même indice était plus ou moins stable entre 2000 et 2007. Pour la NIET, le responsable désigné de ce triste phénomène est sans doute Abdoulaye Wade, président de la République à cette époque. Depuis sa défaite au scrutin présidentiel de février et de mars dernier, il est menacé de poursuites judicaires. S’inscrivant dans cette logique, la NIET ne l’a pas épargné : la corruption institutionnalisée sous son second mandat a eu un impact négatif sur la croissance.
Le panel a évoqué des moyens d’établir qui de Wade ou de ses anciens collaborateurs s’est enrichi illicitement : le relevé des biens net d’impôts a été, entre autres, préconisé. Modèle de démocratie en Afrique, le Sénégal avait marqué le pas sous Wade. En plus de son accrochage au pouvoir au terme de ses deux mandats, il lui est attribué bien de détournements de fonds. Des fois, via ses proches parents à l’instar de son fils, Karim Wade.