Niger : l’aide financière d’Areva fait polémique
Areva a octroyé une aide budgétaire au gouvernement nigérien. Ce qui a provoqué des réactions virulentes de l’opposition, le géant français du nucléaire civil étant accusé de profiter d’un « partenariat déséquilibré » dans l’exploitation de l’uranium nigérien. 34 millions de dollars américains. C’est l’enveloppe qu’Areva a remise au Niger comme soutien au budget 2013. De cette somme, 20 millions de dollars américains devraient être affectés à l’achat d’un avion présidentiel et 8 millions de dollars américains, au prochain budget. Dans la foulée, le ministre nigérien des Finances a introduit à l’Assemblée Nationale une proposition de modification de la loi des finances 2013. Celle-ci est entrain d’être examinée. Cette démarche a été amorcée afin de considérer le nouvel apport budgétaire. Si l’Exécutif semble se réjouir du coup de pouce d’Areva, l’opposition nigérienne, regroupée sous la bannière de l’Alliance pour la Réconciliation Nationale (ARN), est loin de partager le même sentiment. Dans une déclaration sévère, son porte-parole a mis en exergue toutes les difficultés que connaît le peuple nigérien au quotidien : pauvreté, maladies, inondations, … Toutes celles-ci sacrifiées sur l’autel des intérêts du gouvernement. Pour cette famille politique, ce n’est simplement que la continuité des « pratiques mafieuses » courantes dans la gestion des projets miniers. Pourtant, le Niger s’était récemment plaint du déséquilibre de son partenariat avec Areva. En effet, le pays ne gagne que 5 % des revenus liés à son uranium. Ce qui, selon le gouvernement, ne suffisait pas à satisfaire les besoins sociaux et économiques de la population. Moins de deux mois après, c’est le même gouvernement qui accepte un cadeau d’Areva. Néanmoins, il faut signaler que Niamey a urgemment besoin de financements. Le mois dernier, une forte délégation nigérienne s’est rendue à Paris avec, comme objectif, de trouver les moyens de réalisation du Programme de Développement Economique et Social (PDES). Ce plan de 10,8 milliards de dollars américains a été mis sur pied par le gouvernement pour la période 2012 – 2015.