Guinée Bissau : mesures incitatives dans la noix de cajou
Le ministère bissau-guinéen des Finances a décidé de baisser la taxe sur l’exportation de la noix de cajou. Cette mesure vise à entraîner une amélioration des ventes de ce produit. Cette année, la Guinée Bissau connaît d’énormes difficultés à écouler son stock de noix de cajou. Ce, du fait des effets combinés de l’effondrement des cours mondiaux de l’anacarde et de la crise politico-militaire interne qu’a occasionné le coup d’Etat du 12 avril dernier. Ainsi, ce pays n’a même pas cédé plus de 100 000 tonnes de noix de cajou. Selon le responsable de l’Association bissau-guinéenne des Exportateurs de Noix de cajou, il reste encore des stocks un peu partout dans le pays, soit 20 000 tonnes dans la capitale, Bissau, et 60 000 tonnes à l’intérieur. Ces motifs ont suffi à pousser le ministère des Finances à adopter des mesures incitatives : la taxe à l’exportation par tonne de noix de cajou passe de 50 FCFA (0,1 dollar américain) à 10 FCFA (0,02 dollar américain). En cassant l’impôt de la sorte, le gouvernement espère améliorer un tant soit peu les ventes de noix de cajou. Ce n’est pas tout : l’autorité de tutelle a annoncé le remboursement des charges des entreprises qui n’avaient pas reçu de subventions des banques bissau-guinéennes. C’est parce qu’elles n’ont pas réalisé des exportations. En l’espace d’un an, les ventes de noix de cajou ont périclité en Guinée Bissau. En 2011, cet Etat avait écoulé 140 000 tonnes d’anacarde.
L’Inde était alors la principale destination du produit. Actuellement, la Guinée Bissau connaît beaucoup de problèmes : en dehors de la crise et de la baisse du cours mondial, le pays est confronté à un réseau organisé de contrebande de noix de cajou. Le peu de revenus que génère la filière est amenuisé par ce genre de pratiques. Pourtant, la noix de cajou est un pilier de l’économie bissau-guinéenne : elle constitue 90 % des exportations et emploie 80 % de la population, nourrissant 250 000 familles.