Niger : une opération séduction en France
Le président nigérien ainsi que bon nombre de ses ministres sont en France dans le cadre d’une table-ronde avec les bailleurs de fonds internationaux. Objectif : financer le Programme de Développement Economique et Social (PDES). Le Niger est l’un des pays les plus pauvres au monde. Sa précarité s’est encore accrue avec la dérive dictatoriale de la législature précédente. Mais, depuis la tenue des dernières élections, une feuille de route a été mise sur pied : le PDES. Prévu pour la période 2012 – 2015, il préconise, en gros, de réformer les institutions de fond en comble, de promouvoir le développement social, une économie compétitive et le secteur de l’éducation et, enfin, de se focaliser sur la sécurité alimentaire. Ce dernier point se concentre dans l’initiative 3N, soit « les Nigériens Nourrissent les Nigériens », priorité gouvernementale vu les crises alimentaires à répétition que connaît ce pays. Le seul obstacle à ce programme, c’est son poids financier : il faut 10,8 milliards de dollars américains pour le concrétiser. Et, Niamey, qui en soutiendra une part considérable, manque de 4,7 milliards de dollars américains. C’est pourquoi une forte délégation des haut-responsables nigériens tente de convaincre les bailleurs de fonds. Dans cette catégorie figurent l’Union Européenne, la Banque Européenne d’Investissement, la Banque Mondiale, l’Agence Française de Développement, Exim Bank Chine, etc. Un des ministres nigériens a estimé que « le développement est la seule réponse aux menaces terroristes et aux crises politiques ».
Il faut noter que Niamey est sous la pression d’AQMI, organisation qui retient toujours des employés français d’Areva enlevés à Arlit. D’ailleurs, en parlant du géant français du nucléaire civil, c’est un autre sujet de débat entre le Niger et la France. Le gouvernement nigérien a récemment demandé une meilleure redistribution des gains de l’exploitation de l’uranium à la population locale.