L’Etat malien entre le marteau et l’enclume
En début d’année, le Mali avait attribué sa 3è licence téléphonique à Alpha Télécom Mali, entreprise issue du partenariat entre le malien Cesse Kome et le burkinabé Apollinaire Compaoré. Depuis, les deux actionnaires se sont engagés dans un conflit d’intérêt, ce qui bloque toute la machine. Confronté à une rébellion dans la partie nord de son territoire, le Mali a urgemment besoin de liquidités. Raison pour laquelle son gouvernement espère, entre autres, sur le paiement de la 3è licence téléphonique, lequel s’élève à 105 millions de dollars américains. Cette transaction traîne depuis déjà 10 mois. Ce, à cause de la rivalité entre les deux actionnaires d’Alpha Télécom Mali. Dans la recherche d’un terrain d’entente, le gouvernement malien avait demandé aux deux parties, en août dernier, d’honorer leurs engagements séparément et suivant le pourcentage de leurs contributions respectives. Ce premier versement s’élève à un total de 66 millions de dollars américains, soit 40 millions de dollars américains pour le burkinabé (60 %) et 26 millions de dollars américains pour le malien (40 %) . Mais, la démarche n’a pas aboutie. L’Etat s’est alors montré clément et a repoussé l’échéance jusqu’au 15 octobre dernier. A cette date, ce n’est que M. Compaoré qui s’est présenté avec … 56 millions de dollars américains tandis que son partenaire a brillé par son absence. Et, une semaine plus tard, le même investisseur a ramené les 10 millions de dollars américains manquants, réclamant dans la foulée le monopole de la licence.
Se gardant d’encaisser ces finances, l’Etat malien s’est retrouvé dans une situation des plus inconfortables : s’il accède à la demande de l’actionnaire burkinabé, son homologue malien risque de le traduire en justice. Et, si le Mali décide carrément de se séparer des deux partenaires, ces derniers vont certainement le poursuivre en justice. Tout cela, dans un contexte économique très précaire pour le gouvernement.