Burundi : les fruits de la conférence de Genève
Les autorités du Burundi se félicitent des résultats de la conférence des donateurs du Burundi à Genève. En effet les promesses de donations fermes dépassent de loin les projections des organisateurs de la conférence. Bujumbura a réussi à drainer 2,3 fois plus d’engagements, soit une bagatelle de 2.6 milliards de dollars alors que le pays s’était fixé comme objectif la somme de 1,2 milliards de dollars seulement. Pour le CNDD-FDD (Conseil National pour la Défense de la Démocratie – Forces pour la Défense de la Démocratie), le parti au pouvoir, cet engouement des bailleurs de fonds à l’issue de la conférence exprime la satisfaction de la communauté internationale quant à la gestion actuelle du pays. Selon le vice-président burundais en charge des questions économiques et sociales cette somme sera consacrée au soutient de la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté, sur les trois prochaines années, au Burundi. Les observateurs du pays estiment qu’une grande partie de la réussite de cette mission repose sur les modalités d’injections de ces fonds dans le paysage socio-économique du pays. Les sommes engagées devront s’affranchir des deux principaux fléaux qui aspirent les aides sans qu’elles ne se concrétisent par des investissements pérennes et à impact socio-économique réel. Il s’agit premièrement des réseaux mafieux qui opèrent au sein même de l’administration publique en orientant les prêts publics vers des caisses noires à intérêts privés. Le deuxième fléau reste celui de l’utilisation des fonds pour des dépenses purement publiques ou sociaux que ce soit par voie des ONG ou des structures étatiques. Il faudrait donc privilégier des investissements créateurs de richesse.
Pour atteindre toutes les couches de la société ainsi que les divers points du territoire nationale, le gouvernement table sur une décentralisation poussée et une modernisation de son système socio-économique en s’alignant sur les normes internationales. En matière d’économie la dernière note de la conférence rappelait clairement que ce soutient devra avant tout renforcer les capacités de l’Etat et atténuer sa vulnérabilité face aux catastrophes inattendues.