Cameroun : Biya dans le collimateur de l’occident
Après le premier round en RD Congo, les moralités de la France se tournent vers le Cameroun. Yaoundé s’étonne de voir les médias français ainsi que l’ambassade de France au Cameroun tenir un discours acerbe vis à vis des autorités du pays. Sur ce coup la France n’est pas seule, les américains emboîtent le pas à leurs confrères de l’hexagone et parlent de l’actuel président en termes de vieux dictateur. Les deux puissances ne s’arrêtent pas là, le système judiciaire de Yaoundé est également qualifié de justice arbitraire, ce qui prouve à suffisance que Paul Biya serait actuellement dans le collimateur des redresseurs de démocratie. Dans cette démarche qui se veut ferme tout passe à la moulinette, même l’opération épervier est démembré par l’ambassadeur américain sans que les voix officielles du pays ne trouvent la voie de sortie sans y laisser quelques plumes. Selon certains observateurs la consigne en haut lieu serait de laisser passer la tempête et faire la sourde oreille au risque d’attiser les flammes en usant du droit de réponse. L’ambassadeur français a rappelé sans ménagement les difficultés qu’éprouve son gouvernement à comprendre les retards de décaissement des 160 millions de dollars alloués au Cameroun dans le cadre du contrat de désendettement, C2D. La France aurait accordé au total un enveloppe de 704 millions de dollars au Cameroun dans ce sens et aujourd’hui encore près de 23% de la somme est toujours en instance de décaissement au près de la BEAC, Banque des Etats de l’Afrique centrale. La France se dit prête à revoir certains points des accords pour affecter les fonds à d’autres secteurs dits plus performants. À ce rythme plusieurs dirigeants africains peuvent déjà commencer à se faire du mauvais sang.
C’est peut être le glas qui sonnent pour rappeler à ceux qu’on appelle communément en Afrique « les vieux pères », que désormais à défaut d’intervenir directement dans la politique africaine, l’occident ne cautionnera plus par ses propos les régimes à démocratie douteuse.